«Stradivatango», Denis Plante et Stéphane Tétreault
Christophe Huss,
Le Devoir
«Stradivatango», Denis Plante et Stéphane Tétreault ★★★★
Voici un CD dans la lignée de Suite tango, disque « tristement lumineux, poignant même », que nous avions beaucoup apprécié en décembre 2022. Il s’agissait alors de six Suites composées par le bandonéoniste Denis Plante. Son nouvel opus, Stradivatango est une œuvre de 30 minutes composée de huit mouvements à titres (Le souffleur, La camarde…). La complicité bandonéon-violoncelle est très bien installée dans l’écriture (fin du Prince écarlate), et le meilleur de Stradivatango nous fournit d’inoubliables moments (Ballade).
Ce CD, complété par Piazzolla, Gardel, d’autres œuvres de Plante, nourrit une sensation étrange : alors que renaît l’intérêt pour une « pop instrumentale », dont les formes les plus simplistes, mièvres et les plus prétentieuses sont plébiscitées, cette introspection douce-amère en est en quelque sorte l’expression la plus noble et achevée. Elle ne recueillera pourtant, hélas, sans doute pas (car, en plus, ce n’est pas du piano) un centième de l’attention méritée par sa belle inspiration.
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