« CLAUDE DEBUSSY, MUSICIEN FRANÇAIS. »
Cette signature célèbre, que l’on retrouve sur les manuscrits du compositeur à partir de 1915, a profondément inspiré la sélection d’œuvres de cet album, notre deuxième opus du projet Images oubliées, centré sur le génie de Claude Debussy.
Images retrouvées, ce nouveau portail vers l’immense contribution de Debussy au répertoire pour piano, nous permet de creuser davantage l’identité du compositeur: patriote, amoureux, curieux, réfléchi, et peut-être avant tout, en quête de nouveauté. Ainsi, chaque œuvre de cet album ouvre une fenêtre sur un moment spécifique de la vie et de la carrière de Debussy. Dans ces pages de musique couvrant la quasi-totalité de ses années de création – de 22 ans à l’année de son décès –, des pièces que nous arrangeons ici pour violoncelle et piano, notre esthétique s’allie à celle de Debussy, conférant une nouvelle palette de couleurs à sa musique tout en s’accordant avec deux de ses grands talents: l’arrangement et l’orchestration.
Debussy avait en effet un intérêt notoire pour la transcription : pour plusieurs de ses opus orchestraux, il crée lui-même une réduction pour piano. Ces réductions servent dans des contextes divers, par exemple, comme partie de répétition pour un chanteur ou un corps de ballet, pour populariser l’œuvre auprès d’un public diversifié, pour donner à l’œuvre l’occasion d’être présentée à plusieurs reprises, ou encore dans un cadre différent, à la demande d’un mécène, d’un élève ou d’un ami (souvent pour être interprétée par celui-ci).
Par contre, Debussy délègue souvent l’orchestration de ses propres œuvres à ses collègues après avoir achevé les versions originales pour piano (André Caplet, Henri Büsser et Maurice Ravel en signeront notamment plusieurs). Son ouverture à la collaboration nous inspire à perpétuer cette tradition et à pousser plus loin notre travail d’adaptation, non seulement en créant une nouvelle relation de musique de chambre dans ces pièces conçues pour instrument seul, mais aussi en travaillant l’arrangement selon la période de la vie du compositeur dans laquelle on se situe. Ainsi, plus on se rapproche des dernières années d’écriture, plus le langage du violoncelle se complexifie, et plus il témoigne de l’inventivité de Debussy et de la grande connaissance technique de l’instrument qu’il a appris à maîtriser au fil de sa carrière.
Stéphane Tétreault & Olivier Hébert-Bouchard