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8 août 2017
Critiques

Orford Musique – Une rencontre nécessaire

Martin Prévost, pieuvre.ca

Pour conclure la série Violons et cordes du Festival Orford Musique, les organisateurs ont eu l’excellente idée de réunir sur scène deux figures montantes de la musique classique: Stéphane Tétreault, violoncelle et Paul Huang, violon. Cette rencontre nécessaire avait lieu le 5 août dernier à la salle Gilles-Lefebvre, sur le toujours invitant site du Parc Orford. On y présentait donc deux duos pour violon et violoncelle et un trio avec piano, pour lequel la pianiste Katherine Chi se joignait aux deux autres.

Au programme, plus précisément, Passacaglia, duo pour violon et violoncelle d’après la Suite no 7, de G. F. Haendel, de Johan Halvorsen; Duo pour violon et violoncelle , Op. 7, de Zoltan Kodály et Trio avec piano No 1 en ré mineur, Op. 49, de Felix Mendelssohn.

Il y a des occasions rares, comme celle de samedi dernier, où l’on croit rencontrer la perfection – cela se discute – mais où on rencontre certainement l’idéal. Cet idéal c’est la collaboration extraordinaire de Tétreault et Huang. Quelqu’un, quelque part, a pensé à réunir ces deux virtuoses, ces deux grands musiciens dans un programme où tous leurs talents ont pu jaillir et éblouir un public privilégié. Un public qui, dès les premières mesures de la Passacaille, s’est tenu sur le bout de son siège pensant peut-être, comme celui qui écrit ces lignes, que cette fantastique interprétation devrait servir de référence pour de nombreuses années. Il faillait voir Stéphane Tétreault faire corps avec son violoncelle comme si tous deux dansaient un ultime tango. Et Paul Huang qui n’était pas en reste, démontrant, avec son complice, une fougue que l’on ne retrouve pas nécessairement chez les frères Capuçon, par exemple. La connexion entre les deux musiciens était palpable: c’était tout simplement époustouflant.

Les deux autres œuvres n’ont peut-être pas coupé autant le souffle à l’assistance, mais la même qualité, la même finesse, la même fougue étaient au rendez-vous. Quant à l’émotion, au sentiment, ils ont sans doute été à leur comble dans le Trio de Mendelssohn avec l’apport solide et très lyrique de Mme Chi.

Cette soirée est certainement à mettre au rang des grands moments de la musique. Heureux les chanceux qui ont pu y assister.

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