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28 septembre 2019
Entrevues

Stéphane Tétreault face à un monument du répertoire

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Daniel Côté, Le Quotidien

Maintenant âgé de 26 ans, Stéphane Tétreault a la chance de redécouvrir des compositions abordées à ses débuts. Tel est le cas du Concerto pour violoncelle no. 2 de Dvorak, un monument du répertoire que le soliste interprétera le 29 septembre à 14h 30, au Théâtre Banque Nationale de Chicoutimi, aux côtés de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

«C’est l’oeuvre la plus costaude du répertoire pour orchestre et violoncelle. Elle se distingue des autres par sa durée, qui est de 42 minutes, ce qui donne le temps d’explorer plusieurs paysages sonores. C’est comme une symphonie et pour le soliste, cette pièce est exigeante au plan technique. Il y a beaucoup de pièges», a souligné le musicien il y a quelques jours, à l’occasion d’une entrevue téléphonique accordée au Progrès.

La technique, c’est une chose, mais le véritable défi est d’un autre ordre. «Il faut construire une histoire afin de garder le public en haleine, se garder de l’énergie pour la finale, mais ça tombe bien, parce que cette composition en donne beaucoup. J’ai aussi hâte de travailler avec le chef d’orchestre Jean-Michel Malouf. Ce sera une première avec lui», note le violoncelliste.

Parlant de ce concerto comme d’une oeuvre de référence, au même titre que les Suites pour violoncelle de Bach dans le contexte de l’interprétation en solo, il signale la présence d’innombrables détails à l’intérieur de la partition. La bonne nouvelle, de son point de vue, tient au fait que sa vision a changé depuis sa dernière exploration de cette pièce en concert, qui remonte à quatre ans.

«Quand on y retourne après un certain temps, le regard est différent. Dans ce cas-ci, par exemple, j’ai trouvé des choses qui ne m’étaient pas apparues la fois d’avant. Je suis aussi moins nerveux qu’à mes débuts, quand je devais aborder une oeuvre de ce calibre. Même si on me disait que ça se passerait bien, c’était stressant, l’équivalent d’un saut dans le vide», confie Stéphane Tétreault.

Le plaisir de revisiter le Dvorak a été vécu une première fois la semaine dernière, lors d’un concert tenu à Saskatoon. Cette expérience lui a laissé un bon souvenir, ce qui augure bien pour le concert de dimanche, qui ne sera cependant pas un copier-coller. Chaque formation possède sa propre sensibilité, en effet, ce qui conférera à ce rendez-vous, son deuxième avec l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un caractère unique.

Quant à ses références à lui, les enregistrements du concerto qui se trouvent au sommet de son panthéon personnel, ils ont pour trait commun de mettre en relief du talent de la grande Jacqueline Du Pré, de regrettée mémoire. «J’aime beaucoup celui qu’elle a fait en studio, mais aussi son concert «live» dirigé par Daniel Barenboim, qui était alors son mari. Il y a une énergie hallucinante», s’émerveille Stéphane Tétreault.

Outre le Concerto pour violoncelle no. 2, le programme proposé à Chicoutimi comprend la Symphonie no. 4 de Brahms, ainsi que l’Ouverture de l’opéra Don Giovani, de Mozart. Précisons que le titre du programme est Prodigieux violoncelle et que Jean-Michel Malouf donnera une causerie dans le hall du Théâtre Banque Nationale, aux alentours de 13h45. Une belle manière de mettre la table, à l’aube du concert inaugural de la saison 2019-2020.

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