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18 février 2021
Entrevues

Stéphane Tétreault, un talent local d’envergure mondiale

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Vincent Rioux, Journal Metro

Quand le violoncelliste Stéphane Tétreault est acclamé en Suisse, à Philadelphie ou encore à Londres, facile d’oublier qu’il est Villerois depuis sa naissance. Portrait d’un prodige local.

Stéphane Tétreault a toujours été en avance sur ses pairs. Dès la prématernelle, sa mère note chez lui une certaine lassitude lorsqu’il revient de l’école. Désireuse de l’insérer dans un environnement où il pourra s’épanouir, elle l’inscrit à l’école d’art FACE située au centre-ville.

Déjà en contact avec la musique notamment par le xylophone et les chorales auxquelles il participe, ce n’est qu’en deuxième année du primaire qu’il est initié au violoncelle par sa professeure de musique.

Au début, il était plutôt intéressé par le violon. «C’est instrument plus petit pour enfant de sept ans», pensait-il à l’époque. Or, son enseignante comptait déjà trop de violonistes dans son groupe et souhaitait qu’il choisisse le violoncelle.

«Elle m’a dit, “Dans le fond, le violoncelle c’est un bien meilleur choix parce que tu peux t’asseoir en jouant alors que le violon, ça se peut que je te demande de jouer debout!”», se rappelle-t-il.

Toujours pas convaincu par le violoncelle, sa professeure a réussi un tour de force en lui promettant des cadeaux à la fin de l’année s’il choisissait le violoncelle.

«Ça, ça a marché comme un charme. Maintenant je ne regrette pas mon choix», assure-t-il.

La famille

Devenir violoncelliste de renommée internationale ne se fait pas par enchantement. Il faut de l’ardeur et de la discipline au travail.

Nul doute que Stéphane Tétreault a bénéficié de l’encadrement de son père, qui a été bassiste rock dans plusieurs groupes.

«C’est sûr que ce n’est pas l’affaire qui nous tente le plus à sept ans d’aller pratiquer un 20-30 minutes de violoncelle par jour, affirme-t-il. C’est assez exigeant. Ça aidait que mon père soit musicien et qu’il pouvait prendre sa basse ou une guitare et m’accompagner, ça me stimulait beaucoup.»

Le violoncelliste villerois habite d’ailleurs toujours le même duplex qui l’a vu grandir. Aujourd’hui ses parents ont déménagé non loin de là, dans Ahuntsic. Ses grands-parents occupent quant à eux le logement au rez-de-chaussée, alors que lui habite juste au-dessus.

«En ces temps de pandémie, je peux les aider, faire des commissions et leur épicerie. J’aime ça, ça me rapproche d’eux», confie-t-il.

Inspirations

Les influences de Stéphane Tétreault sont multiples et diverses. «Je ne sais pas si on va tous pouvoir les inclure dans l’article», rigole-t-il.

Une influence majeure dans la carrière du jeune virtuose de 27 ans est sans doute son mentor Yuli Turovsky qu’il a rencontré à l’âge de neuf ans. Il a été son élève jusqu’à sa mort, en 2013. Turovsky avait d’ailleurs dit de Stéphane Tétreault qu’il était «l’élève de sa vie».

«Le contact avec le public me manque énormément, c’est quelque chose de bien spécial. Ce n’est pas d’être sur scène ou les applaudissements qui me manquent, mais l’énergie, l’espèce de dialogue avec le public.» -Stéphane Tétreault, violoncelliste

Une autre rencontre marquante a été celle avec le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin. «Yannick, je l’adore, c’est certainement un mentor pour moi, c’est un ami, quelqu’un que j’admire énormément», révèle-t-il.

Depuis l’âge de 16 ans, il est d’ailleurs invité en tant que soliste avec l’Orchestre Métropolitain que dirige Nézet-Séguin. «C’est un des musiciens que je respecte le plus dans le monde. C’est une étoile de la musique classique, mais aussi sur le plan humain, c’est une personne formidable, tellement humble, plein de cœur, généreux», ajoute-t-il.

Puis, la pianiste Lysandre Ménard, aussi sa grande amie, avec qui il fait de nombreuses collaborations, figure aussi parmi les personnes ayant forgé qui il est comme violoncelliste. C’est sans oublier Marie-Ève Scarfone, cheffe de chant principal à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, et la harpiste Valérie Milot. Celles-ci représentent des inspirations pour lui.

S’ajoutent, à la liste de ses musiciens phares, les violoncellistes Daniil Chafran et Jacqueline du Pré ainsi que les chefs d’orchestre Leonard Bernstein et Carlos Kleiber.

S’ajoutent, à la liste de ses musiciens phares, les violoncellistes Daniil Chafran et Jacqueline du Pré ainsi que les chefs d’orchestre Leonard Bernstein et Carlos Kleiber.

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