Festival de Lanaudière: Stéphane Tétreault, héros de la soirée
Claude Gingras, La Presse
Le centre d’attraction de ce programme Richard Strauss était cependant le jeune violoncelliste Stéphane Tétreault, dont le nom avait certainement compté pour beaucoup dans le chiffre d’assistance, évalué à 3000 personnes. Le concert entier fut une très belle réussite, mais ce qu’on en retient d’abord, c’est le Don Quixote de ce jeune musicien.
L’étonnement est complet. Cette série de 10 variations descriptives exige non seulement une immense technique de violoncelle mais aussi beaucoup de personnalité, le soliste devant incarner le héros de Cervantes qui, s’il est à la fois idéaliste et irraisonné, reste plus touchant que ridicule. Abordant cette oeuvre pour la première fois, Stéphane Tétreault en a donné, à 21 ans, la réalisation d’un maître aguerri.
Bien que ce génial garçon se montre un peu gauche dans sa présentation, projetée sur grand écran, on devine déjà que cette oeuvre, il la comprend. Lorsqu’il s’y abandonne, fixant le ciel ou penché sur son fameux Stradivarius qui fait corps avec lui, il devient, pour ainsi dire, Don Quichotte, avec toutes ses contradictions et ses hallucinations. Les dernières pages, où le violoncelle s’éteint en même temps que meurt notre héros, furent absolument troublantes.
Lire sur La Presse